Le journal d'un écrivain sans succès

2 juin 2013

Le journal d'un écrivain sans succèsJean-Fabien
190 pages
Les éditions Paul&Mike
Prix : 19 €
ISBN : 978-2-36651-027-0
 

Jean-Fabien est écrivain. Enfin, disons qu'il voudrait bien. En bon archétype du loser, il pense que ça l'aiderait peut-être à draguer, du moins à se faire des amis. Cadre dans une caricature de world company le jour, serial blogueur la nuit, il a décidé de se consacrer à l'étude du comportement féminin en milieu hostile, avec toute la rigueur scientifique que le sujet mérite – et toute la philosophie qu'il inspire.
Lui verrait bien le résultat de cette œuvre d'anthologie en belle place dans les librairies... Pas les éditeurs, qui estiment qu'il est à la littérature ce que le hachis Parmentier Findus est à la grande cuisine.
Mais être un auteur non publié ne signifie pas qu'on doit rester les bras ballants – ils pendent déjà bien assez comme ça. C'est pourquoi, entre deux siestes, Jean-Fabien a décidé d'agir.
Comment faire pour être publié ?  Ecrire, vous allez dire.
C'est bien, on progresse.
D'interludes en extraits de blogs, de flirt par SMS en confessions intimes, de recettes du punch en description plus vraie que nature du monde merveilleux de l'entreprise, Le Journal d'un écrivain sans succès raconte son histoire. 

L'auteur se livre pour nous.



Si tu devais dire quelques mots sur toi, ce serait...

Pas facile sachant que je suis très bavard... Je dirais que je gagne à être lu ? (quel grand commercial je fais). C'est assez dangereux en fait, car c'est difficile de se connaître en réalité, donc périlleux de parler de soi sans donner une impression biaisée. Je dirais qu'il n'est point de réalité objective, que des sensations, donc que le plus simple est de me découvrir de manière empirique. J'ai bien conscience d'avoir évité la question, rassure-toi.

On te présente ainsi : « En bon archétype du loser, il pense que ça l'aiderait peut-être à draguer, du moins à se faire des amis. » Es-tu arrivé à tes fins ?

Amusant. Quand je cherche à pitcher mon premier roman, je parle d'un personnage qui est un peu loser et qui cherche l'amour (c'est d'ailleurs écrit en 4èmede couverture), et on pense tout de suite qu'il s'agit de moi (il faut dire que l'anti-héros du livre s'appelle Jean-Fabien lui aussi, il va peut-être falloir que je pense à changer le prénom de mon personnage principal dans le prochain !). En fait, le personnage est totalement fictif. Je suis effectivement un gros loser, mais je préfère que cela ne se sache pas... Sinon, pour me faire des amis, je dis que je suis écrivain et que je réponds à des questions de blogs littéraires, ça marche à tous les coups.

Que dirais-tu sur ton livre qui incite mes lectrices à te lire ?
 

Le premier point est que si ce sont des lectrices, elles vont forcément tomber sous le charme. Deuxième point, je pense que cela parle beaucoup de psychologie masculine (qui est assez facile à résumer même si je l'étale sur presque 200 pages). C'est presque un manuel – aurais-je presque envie de dire – qui pourrait s'intituler « Apprivoiser un homme sans vous fatiguer en 10 leçons ». Je pense que la partie « sans vous fatiguer » va beaucoup les intéresser, les femmes sont souvent assez feignantes. Non ?
Et enfin (pour achever tes lectrices), ça parle d'amour et de punch. Une fois qu'on a dit ça, on a tout dit (j'ai sacrément envie de me lire là tout de suite, donc ça marche au moins avec moi). Si tes lectrices veulent un aperçu du style d'écriture, elles peuvent aller voir sur mon blog ( http://www.jean-fabien.fr) et lire les premières pages sur le site de mon éditeur : http://www.paulemike.com/6.html

Quels sont tes projets dans l'avenir concernant l'écriture?
 

L'avenir est assez immédiat, j'ai un deuxième livre qui doit sortir chez mon éditeur Paul&Mike à la fin de l'année. Cela s'appelle « La perspective du primate – Journal dont vous êtes peut-être l'héroïne ». Je viens de finir un livre qui s'appelle « A travers la vitre », et je finalise une collaboration avec une comédienne du nom de Marie Combeau qui s'appelle « La mécanique du créneau – Le procès d'une goutte de pluie » (j'aime bien les titres compliqués, ça fait savant). Je participe sinon à un certain nombre d'évènements littéraires, dont des salons, des cafés littéraires ou des dédicaces tout simplement afin d'aller à la rencontre des lecteurs (si c'est des lectrices, ça me va aussi).

Et pour finir,un petit portrait chinois...

Si tu étais une émission de télé réalité , tu serais.... la touche « off » sur la télécommande.
Si tu étais un bonbon , tu serais ... un bonbon avec plusieurs couches.
Si tu étais un livre, tu serais... un livre qui se lit dans les deux sens et dans une langue inconnue. Un livre à lire pour la musique des mots.
Si tu étais un vœux , tu serais... j'essaierai d'être le « meilleurs vœux ».
Si tu étais un personnage des Simpson , tu serais .. sans hésitation Homer pour pouvoir passer ma vie sur le canapé à boire de la bière. Puis, entre toi et moi, avoir une femme qui a les cheveux bleus, c'est un peu la classe.


Extrait


« Mon charmant paillasson m'a laissé ce matin un message sous forme de lettre. Pas le genre de lettre désagréable qui impose l'envoi d'un chèque libellé à l'ordre d'un voleur quelconque (mais doté de jolis logos et d'une valeur en bourse). Pas du tout.
Une lettre, c'est tout. Bien cachetée. Avec un tampon clairement imprimé. Le tampon d'une maison d'édition qu'on m'a recommandée chaudement – en période hivernale, c'est le genre de détail qui compte.
La première fois que j'ai reçu ce type de lettre, j'avoue avoir frôlé la crise cardiaque. Il doit y avoir un terme scientifique plus approprié, seyant davantage à la tempête qui s'est alors déclenchée dans ma boîte crânienne. Mais la paresse et la distance qui me séparent de Wikipédia freinent l'amélioration de ma compétence sémantique à cet instant – je vous rappelle que je suis devant mon paillasson ; comme beaucoup de ses confrères, il a une fâcheuse tendance à crécher devant la porte d'entrée.
Quelques dizaines de lettres du même acabit ayant déjà atterri à la frontière de mon appartement sous un peu de paille tressée, je les ouvre désormais avec l'euphorie d'un fumeur allant à une échographie des poumons.
Celle-ci ne fait pas exception, et fait honneur à la race des lettres de refus. Je m'y attendais. Un peu comme le touriste breton attend l'averse. Si mon fabuleux roman leur avait plu, ils auraient pris leur téléphone pour me faire part de la joie indescriptible qu'ils ont eu à le lire. Nous nous serions alors tous mis à pleurer à grosses et chaudes larmes, en conversant de notre avenir littéraire commun.
Au moins, c'est une lettre manuscrite (une panne d'ordi, peut-être), pas une lettre standard. J'ai en horreur cette forme de fainéantise qui transforme des professionnels de l'écriture en simples messagers de mauvaises nouvelles formatées. Le fait qu'un éditeur, ou sa secrétaire, ait pris sa plume m'interpelle. Ce n'est pas rien, tout de même. Enfin, disons que c'est nouveau. Peut-être veut-il m'indiquer ce qui cloche dans mes écrits ?»


À propos de Sariah'Lit:

Stéphanie, férue de lecture et blogueuse depuis 2013. Elle ne passe pas une journée sans avoir un livre entre les mains pour s'évader.

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