Je ne suis jamais redescendu de cette montagne

3 juin 2013

Je ne suis jamais redescendu de cette montagne

Guenez Thierry
400 pages
Éditions les 2 encres (sortie prévue pour juillet 2013)
Vous pouvez pré-commander son ouvrage via sa page Fb.
Prix approximatif: 20ICI
 

A l'heure où le voyage est devenu une industrie comme les autres, l'auteur livre ici un récit sincère, éthéré, sensible et percutant. Il relate son voyage en Australie, depuis son arrivée à Sydney jusqu'à son séjour en Nouvelle-Zélande, en passant par la vie dans l'outback australien. Sous des ciels pesants d'espace il va au gré du vent d'un lieu à l'autre, dans la lignée des backpackers qui chaque année essaiment leur bohème sur tout le continent. Avec un vrai talent de coloriste, l'auteur déploie des palettes de sensations qui parleront à ceux qui ont entrepris des voyages, ou à ceux qui rêvent encore de le faire. Avec 100 dollars en poche il entame l'auto-stop pour le meilleur et le reste. Et la Tasmanie dans tout cela ? Elle était sensée n'être qu'une étape comme les autres mais le voyage n'en fait qu'à sa tête. Quand il se retrouve dans les myrtilliers sous le vol circulaire des aigles, devant cette ferme de bois et de tôles, sur laquelle des enceintes chantent les chansons de tout un siècle, il va comprendre ce qu'est cette île par rapport à l'Australie, à savoir son secret le mieux gardé.

L'auteur se livre pour nous.



Peux-tu te présenter en quelques mots?

Je crois que la meilleure façon de parler de moi serait de mettre ici le texte qu'avait fait une amie, en vue d'une éventuelle présentation. Car les autres sont mieux placés pour parler de nous !
"L'auteur est né à Toulouse en 1982, et a depuis vécu en Corse, à Lille, au Mans, en Ardèche ou encore à Bordeaux. Pluridisciplinaire, il a été cuisinier, serveur, enseignant, courrier, croupier et ouvrier, il a tissé son expérience au cours de ses voyages, de l'Australie à la Pologne, de l'Espagne à la Hongrie. Musicien et lecteur compulsif, il vit par et pour les rencontres, espérant toujours débusquer ce qu'il y a de plus profond chez ceux qu'il croise."

Pour celles et ceux qui voudraient connaître ton ouvrage, que peux-tu en dire qui donne envie de le lire ?

Quand on fait quelque chose d'intime et de personnel, quelque chose qui nous plaît vraiment, on touche les gens par ricochet. Étant entendu que nous ne sommes pas les seuls à monopoliser nos goûts et nos attirances. Et ce livre me plaît. Car il est drôle, vrai. Il ne cherche pas à cataloguer quoi que ce soit. Un voyage change la représentation que l'on se fait du monde et je pense que chacun devrait un jour partir loin et longtemps, ne serait-ce que pour se connaître lui-même.
En lisant « Je ne suis jamais redescendu de cette montagne », et selon ceux qui l'ont déjà lu, on apprend des choses sur cette île gigantesque, on rit de certaines anecdotes, on frissonne de certains dangers encourus. On réalise aussi que le voyage est à la portée de tous, et que nous sommes tous capables de cerner les grandes beautés du monde. Lire ce livre c'est plonger dans l'envie de périple, c'est savoir comment vivent les petites gens isolées dans leurs forêts d'eucalyptus, c'est reconnaître avec quelle ardeur un pays tout entier rayonne au fond du monde. Le monde à l'envers, le down land under comme disent les australiens.

Pourquoi avoir choisi ce titre ?

Ce titre vient d'une phrase prononcée un jour par l'un des personnages central du récit. Il faut bien sûr lire l'histoire pour savoir exactement de quoi il retourne ! Toutefois, et sans rien dévoiler, je peux dire que je suis resté un peu là-bas. Vous savez, un peu comme si j'avais libéré des cases dans mon esprit, les avais posées sur un sentier pour les remplacer par d'autres. Des gens, à trop vivre la même vie, peuvent passer leur existence basée sur les mêmes croyances, les mêmes préceptes, sans jamais se demander ce qu'il se passe ailleurs sur la planète – coincés dans un univers trop étroit. Le voyage c'est cet élargissement de la personnalité. Et je n'ai jamais connu quiconque, revenu d'un long voyage, qui n'ait profondément été altéré par la route.

Comment t'es venue l'idée d'écrire ce livre?


Avant et après mon départ, j'ai cherché des récits sur ces pays. J'ai trouvé des romans policiers, des chroniques, beaucoup de blogs sur le net mais bien peu de récits d'une jeune personne racontant en toute simplicité un voyage modeste et véritable. Il y a « backpacker » de Gildas Quellien qui s'en approche. Fauquemberg, lui, avec « Nullarbor », a livré un récit brut et minéral d'une intensité folle. Mais grosso modo, je n'ai pas trouvé ce que j'attendais. Ce que je cherchais. Personne ne parlait de la Tasmanie par exemple. Personne ne racontait la vie du petit agriculteur lambda, juché entre mer et vertige sur les versants néo zélandais.
Alors, pour le partage, je me suis dit que j'allais tenter de faire publier mon récit.

As-tu d'autres projets en cours ou pour l'avenir ?


Au niveau littéraire oui ! J'ai un roman presque fini. Il pourrait presque se décrire comme la suite de ce récit de voyage. Il parle du retour, des retrouvailles avec la grisaille et les files d'attentes à pôle emploi... Mais chut... c'est encore une surprise !

Et pour finir,un petit portrait chinois...
 

Si tu étais un arbre , tu serais..une branche quelconque dérivant sur l'océan après une tempête. Avec un petit animal dessus, qui navigue vers une autre terre...
Si tu étais un livre , tu serais ... dans la poche d'un voyageur poète, un peu mouillé par la pluie, un peu corné, avec une belle odeur de paille humide.
Si tu étais un un prix Nobel , tu serais...  celui de la cuisson des nouilles.
Si tu étais une épice , tu serais... dans un placard, dans une grande cuisine, emballé dans un sachet plastique bien peu seyant.
Si tu étais un type de musique , tu serais... un mélange entre les chants de l'europe de l'est, le blues, la musique gnawa, du folk irlandais, le traditionnel argentin, le jazz manouche, le flamenco... bref je serais une sacrée cacophonie.


Extrait



« La traversée est très courte. Le ferry s'engage dans le Queen Charlotte sound. Du bleu nuit de l'eau calme, protégée des vents, s'élèvent les monts couverts d'herbes rases et de sapins. Dans ces fjords règne un silence énorme, des parcelles de turquoise longent les plages et se dégradent très vite en noirceur à mesure que les monts disparaissent sous la mer.
Le ferry tourne doucement et s'engage dans un autre bras de mer. De temps en temps, une cabane vient poser sa touche éphémère sur la structure qu'a forgé l'océan. A coup sûr, ceux qui vivent là, ont jeté la clé. Une petite barque remue sur notre passage. Vaine et essentielle, elle relie deux mondes, l'humanité et la nature qui ont cessé leurs guerres sempiternelles pour s'étreindre ici loin du bouillon de la pensée et des questions. Le plus beau des paysages est celui qui se laisse regarder sans pensées, sans tentatives de raccords avec d'autres souvenirs, sans besoin d'écrire à son sujet. Le plus beau des paysages est un paysage neuf, lavé ; il ne doit que se traverser, ne doit pas laisser le temps de se lasser de lui. »


À propos de Sariah'Lit:

Stéphanie, férue de lecture et blogueuse depuis 2013. Elle ne passe pas une journée sans avoir un livre entre les mains pour s'évader.

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